Poèmes

Carnac

par Edouard Glissant

Quand le géant noir

Qui dort parmi les fossiles du fond des mers

Se lève et regarde,

Les astres au creux du ciel ont froid
Et viennent se chauffer coude à coude.

Les yeux morts de cent mille morts
Tombent dans les rivières
Et flottent.

Les menhirs la nuit vont et viennent
Et se grignotent.

Les forêts le soir font du bruit en mangeant.

La mer met son goëmon autour du cou — et serre.
Les bateaux froids poussent l'homme sur les rochers
Et serrent.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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