Combien j'aimerais pouvoir voyager
Dans le temps
Tout en demeurant invisible
Et inaudible
Aux yeux et aux oreilles des habitants
Des temps passés
Je me rendrais alors
Auprès de mes poètes préférés
Et j'assisterais à leurs discussions
Au coin du feu
À leurs querelles passionnées
Dans les cafés
À leurs longues séances de travail
Solitaire
Aux paroles amoureuses
Qu'ils murmurent à leur aimée
Je me promènerais avec eux
Dans la campagne
Aux diverses facettes
Sur les grèves
Où commencent et finissent
Les rêves
À travers les villages
Aux ruelles tortueuses
Et les villes bruyantes
Et insalubres
J'écouterais leurs soliloques
Et leurs conversations
Hors du commun
Pleins d'aperçus pénétrants
De remarques spirituelles
Et de saillies joyeuses
Je serais le témoin
Des impressions et des sensations
Se reflétant sur chacun
Des traits de leur visage
Modifiant subrepticement
La couleur de leur iris
Puis
Muni de mon précieux butin
Telle l'abeille butineuse
Je retournerais dans mon logis
Sis au vingt-et-unième siècle
Et je m'évertuerais
À écrire des poèmes
Comparables au meilleur miel