Un grand poète rendit un vibrant hommage
À un autre grand poète
En lui écrivant que ses poèmes
Bien qu'écrits en français
Lui semblaient encore plus grecs
Que les poèmes écrits dans la Mytilène antique
Ainsi le génie d'un poète
Mais surtout
Son amour de la langue des mœurs de la culture et de la littérature
Des Grecs antiques
Aurait atteint un idéal
Que même les autochtones de jadis n'atteignirent pas
L'idéal est donc accessible
Puisque Mallarmé
Écrivit que le jeune Pierre Louÿs
L'atteignit
Dans Les Chansons de Bilitis
Mieux
Il l'atteignit en usant d'une langue
Qui n'était pas celle dont usaient les poètes anciens
D'une langue étrangère à cette contrée
Bénie des dieux
Comment fut-ce possible
Est-ce à dire qu'un amour hors du commun pour un monde disparu
Fut capable d'accomplir un miracle
De ressusciter
Âme et chair
Parfums et couleurs
Temples et rivières
Par-delà les siècles
Un pan de civilisation
Plus que le froid intellect
Et que la sévère érudition
Le chaleureux amour serait donc la clef
De la thaumaturgie poétique