Quand, poussés par le soir sournois et bleu, mes pas
Me mènent doucement au champ fleuri de tombes,
Comme un manteau trop lourd quitté d'un geste las,
Ma tristesse, pourquoi faut-il donc que tu tombes ?
Mélancolique essence où la peine s'endort,
Le moiteur des sentiers étroits et taciturnes,
L'envahissant parfum des fleurs et de la mort,
L'harmonieux contour des cyprès et des urnes ;
Les branches frissonnant de langoureux ramiers,
La languissante odeur des blanches immortelles,
Les bruits légers que font de discrets jardiniers,
Et la tendre ironie au marbre noir des stèles...
Toute cette pensive et tranquille torpeur
Apaise mon chagrin.
Et, de mon âme lasse,
L'ombre du jour s'enfuit et l'enfantine peur,
Qui désole mon cœur et l'étreint et l'enlace,
Qu'EUe ne veuille pas me voir, lorsque je passe...
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012