C'est l'heure où, devant le
Turbé,
Penchant son aigrette hautaine,
Un paon d'émail au col bombé,
Lentement, boit à la fontaine.
La voix claire de muezzin
Dans le jardin fleuri de roses
Tombe d'un minaret voisin
Emaillé de faïences roses.
Ses vocalises de cristal
Se mêlent dans l'air diaphane
A de chauds parfums de santal
Et de jacinthe qui se fane ;
Puis le silence de nouveau
Plane autour des kiosques frêles
Comme un impalpable rideau
Froissé de prestes frissons d'ailes.
Des pigeons argentés et gris,
Que les voix hautes et limpides
Des muezzins avaient surpris,
Reviennent, peureux ou rapides.
Le jet d'eau s'irise et fleurit —
Telle une lance d'améthyste
Sur un bouclier de granit —
Dans une vasque de
Caryste.
Sur la mosaïque du sol,
En arabesques mordorées
D'émeraude et de girasol,
Le treillis des grilles dorées
Tamise le soleil ardent
Sous une fine ogive arquée.
La prière du
Ramadan
Se psalmodie à la mosquée
Vers
Allah, très bon et très grand...
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012