Il va de lit en lit, de caresse en caresse, de salive en salive.
Il se perd dans la femme comme on se perd dans les forêts les plus crépues.
Il aime aimer, pour n'avoir pas à réfléchir.
Il ne respire bien que sous la peau des autres.
Sa grande volupté consiste à se dissoudre, tantôt dans une bouche et tantôt dans un ventre.
Après l'amour, il balbutie quelques syllabes,
désespère de soi et finit par offrir
son squelette aux passants : on a toujours besoin
d'une potence, aux heures molles de la nuit.
Il ne veut pas d'identité, n'étant complice d'aucun destin.
Sa joie serait qu'on le confonde avec sa lèvre ou sa muqueuse ou son genou.
Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012