Poèmes

Portrait D'un Laissê-Pour-Compte - Sonnet

par Alain Bosquet

Alain Bosquet

Il aime l'art précolombien.
Il boit un thé ni chaud ni froid.
Pourquoi faut-il que le dimanche soit si pesant sur ses poumons ?
Déjà six mois qu'il se prive de pain pour acheter un jour

un manuscrit de
Mallarmé !
Le superflu pour lui a plus de prix que l'essentiel.
Bartok est

son meilleur ami, là-bas sur le vieux disque.
S'il avait son adresse, il écrirait à
Dieu.

Avec sa loupe, il examine sa conscience

comme une estampe japonaise.
Le réel

ne peut plus l'émouvoir et l'absurde le lasse.

I

l songe à ia laideur, à la sagesse, aux mots

si démodés !
Il porte un toast - cognac ou rhum

ou verveine sans goût - à son indifférence.



Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012

Lettre d'Informations

Abonnez-vous à notre lettre d'information mensuelle pour être tenu au courant de l'actualité de Poemes.co chaque début de mois.

Nous Suivre sur

Retour au Top