La femme a cinquante ans ; le jeune homme, dix-sept.
L'un pour l'autre ils ne sont qu'appareils digestifs.
Elle ne cesse, jour et nuit, de l'avaler ; lui, de la boire, et le repas reprend, féroce,
avec ses fruits de chair et ses mille muqueuses pendant comme des draps qui ne sécheront plus.
L'orifice est comblé, même l'œil se digère ; chaque genou devient mâchoire ; et l'âme, dent.
Au moindre orgasme, elle perd une lèvre, un sein,
une vertèbre aussi, qu'il mâche avec amour,
lui tendant son phallus comme une anguille mauve.
Lorsqu'elle sera morte, au bout de la saison, il deviendra par goût l'aliment savoureux d'une autre femme âgée, ressemblant à sa mère.
Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012