Poèmes

Paradis Impressionniste

par Max Jacob

Max Jacob

ô
Invasion du rayonnement
Dieu !
Magnificence et douceur pleurer de joie de toute éternité.
J'ai accueilli de bouche le
Seigneur

indignement mais celui qui est digne ressent

le
Paradis ou part à
Dieu, aux dieux.

Séjour.
Nouvelle nationalité pour toujours.
Race incorporée, nouvelle essence et heureuse, le bateau aborde à l'île heureuse où les élus s'entre entretiennent entre
Bastien et
Saint-Etienne dans les bastions où les bas se tiennent.

Arbrisseaux, personne n'est sot
Musiciens dans la nature
On travaille d'après nature
Soupers sans maux d'estomac
On vole en avion hamac
Et on se passe de tabac.

Mais vous transportant état de grâce
Dieu adhérent plus de triste figure ma statue en bleu et or et quelque chose de mieux encore.

Ce ne sont pas les plus grands saints qui font les meilleurs amis.

Paradis vainqueur extrême il se cache derrière la
Croix l'Empereur qui nous tire-bouchonne : écoutez les éclats de voix éclats de rire se tournent en vacarme comme le rire des chatouillements en larmes.

Si ton bois saigne, c'est la clef de ton intérieur là où vit l'ignorée volupté qui est un coup d'éternité moi je me meurs pour me tuer et, par là
même, tuer mes vers solitaires, mes toenias * et mes vipères et la trame du vieil homme.
Si ton bois saigne, le boa se meurt semeur et comme un feu d'artifice : l'œuf éclate du
Paradis c'est le
Fiat.

Penses-tu
Satan, que m'éborgnent tes petits délices d'autos

de porto de propos tout bas, d'adultère et du monde des affaires qu'on désire sur la terre à s'en crisper les vertèbres.
Non, j'ai vécu cent ans pour savoir où ça mène doublure de mon épiderme, c'est le bistouri.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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