Ô moite embrasement de ce jour de juillet !
Odorant incendie où la rose, l'œillet,
La jacinthe d'argent, la lavande de soie,
L'herbe qu'un frelon vert fait osciller et ploie,
Grésillent comme autant de petits encensoirs !
Je tends la main, j'étreins ces suaves drageoirs
Gonflés de papillons, de poussière sucrée,
De sucs luisants et forts, et, pour mes doigts, je crée,
Tissés de tiges d'or et gemmés de pistils,
De doux anneaux vivants, souples et puérils...
Le vent qui tour à tour caresse, émeut, flagelle,
Est, plus chaud qu'une bouche et plus léger qu'une
aile,
Une aphrodisiaque et funeste liqueur ;
Il enserre mon front, il danse dans mon cœur ;
Je sens, plaisir brûlant, plus âpre qu'une fièvre,
Ma lèvre s'émouvoir sous sa cruelle lèvre,
Et, baisant follement un
Us mystérieux,
Je hume toute en moi l'haleine de mes dieux !
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012