Nonnes de
Bruges ou béguines de
Malines.
Sous le chaste hennin qui voile vos fronts blancs
Quels souvenirs, quels deuils, quels travaux accablants
Ont cerné vos yeux gris aux moires opalines ?
Au son de verre et d'or des cloches cristallines,
Des lumineux ouvroirs aux chœurs noirs et troublants
Vous errez, un rosaire entre vos doigts tremblants,
Dans le nimbe argenté de pâles mousselines...
Au fond du clair verger dort un glauque canal,
La diaphane paix du couchant automnal
Plane, comme l'encens d'un vespéral service ;
Et là, sous l'œil des paons recueillis et blasés,
Leurs doux cols frissonnant, pudiquement rosés,
Vos tourterelles font des grâces de novice.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012