Poèmes

Nature, ce Matin...

par Paul Morin

Paul Morin

Je croyais rencontrer à chacun de mes pas

Le blond pasteur
Thyrsis et le brun
Ménalkas.

Etait-ce enfin le
Bois sacré, secret et sombre,

Qui me versait la paix antique de son ombre ?

Etait-ce votre ardeur, bel été sensuel,

Qui me donnait ce trouble amoureux, si cruel

Que je ne puis jouir lorsque mon cœur contemple

La mortelle beauté qui plane en votre temple ?

Tout était pourpre, feu, bruissement, éclat,

L'air avait le velours bleuâtre de muscat,

Le ciel que je voyais était l'azur hellène,

Chaque tertre semblait un autel à
Silène,

J'entendais la syrinx sanglotante de
Pan,

Les pleurs d'un rossignol, le cri rauque d'un paon.

Matin délicieux, matin mythologique,

Le bois entier était une
Hellade magique !

Et ce n'était pas moi, dans votre empire bleu,

Qui dansais en chantant, c'était un jeune dieu...



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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