Je croyais rencontrer à chacun de mes pas
Le blond pasteur
Thyrsis et le brun
Ménalkas.
Etait-ce enfin le
Bois sacré, secret et sombre,
Qui me versait la paix antique de son ombre ?
Etait-ce votre ardeur, bel été sensuel,
Qui me donnait ce trouble amoureux, si cruel
Que je ne puis jouir lorsque mon cœur contemple
La mortelle beauté qui plane en votre temple ?
Tout était pourpre, feu, bruissement, éclat,
L'air avait le velours bleuâtre de muscat,
Le ciel que je voyais était l'azur hellène,
Chaque tertre semblait un autel à
Silène,
J'entendais la syrinx sanglotante de
Pan,
Les pleurs d'un rossignol, le cri rauque d'un paon.
Matin délicieux, matin mythologique,
Le bois entier était une
Hellade magique !
Et ce n'était pas moi, dans votre empire bleu,
Qui dansais en chantant, c'était un jeune dieu...
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012