Poèmes

Matin D'été

par Max Jacob

Max Jacob

Grandes nuées reculent et le plus bleu s'approche

l'infini palpitant se réduit

à n'être plus que l'épiderme rose :

Dieu, le pain levé, le pain cuit,

c'est l'Esprit qui cerne les roses

qui donne aux vagues le nocher

et qui guérit de l'amaurose

le conscient granit des rochers.

Esprit
Dieu, c'est
Toi qu'on respecte

dans l'orchidée et dans l'insecte.

L'Esprit
Dieu c'est la bouquetière

portant l'univers en plateau

mais pourquoi la griffe au râteau ?

l'incendie ? le naufrage en mer ?

C'est le dossier du
Saint-Esprit

les collines

et les toits sont des chaufferettes

pour les talons de
Jésus-Christ.

Rivières sont escarpolettes

Son
Eventail, les bois taillés

«
Monsieur paraît bien optimiste

« riposta le village triste,

« cil oscillant sur le sillon

« —
In excelsis ! village blond,

« non pour l'espace et la durée

« l'acide oxalique et l'urée. »

Mousse a la mouche, la cressonnière

a le crapaud, le bois de l'île a les vipères

et sans repos.

Le fleuve est un roi fainéant

qui des villes jusqu'au néant

mène la peste aux vertes marges

le docte canal prend en charge

des gibets jusqu'au firmament.

Eh ! quoi le terrible
Satan

pour rendre le malheur plus tentant

créa les fards

imitant
Dieu en ses ukases

lequel a fleuri sur la vase

le nénuphar.
Deux hommes posent deux échelles au cœur voluptueux d'un pommier échelles ont même sommier quel est celui de leurs femelles.
Anges ne posez pas le pied sur les cous, nos coupes coupoles ce sont coupantes casseroles.
Craignez nos croupes, nos croupiers.
Restez aux sphères d'auréoles.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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