Poèmes

Lxxix

par Philippe Delaveau

Le ciel de mars dépouille de leurs blancs haillons les villages.
L'hiver au pied de l'arbre, ayant harassé les décombres
Des toits obscurs, où les pommes se rident sous l'écarlate
Du vieux linge, enfin jette les armes.
L'éclat de son panache
Au-dessus des mares, le poitrail gris de ses hordes
De reîtres qui manœuvrent,

À l'ornière il les abandonne, frappées de feu. À quel sommeil
S'arrachent les renards dans le crépuscule qui s'attarde?
Le geai sur l'arbuste, le merle inspectant le butin
Des maigres ronces, expriment pour la nuit qui se déchire
Les rites qu'il nous faut déchiffrer.
Nous cheminons
Encore dans un monde indistinct qui nous connaît à peine,
Le cœur aveuglé de lumière, pourtant.
Nos yeux, sur la figuration
De l'éphémère, posent mais pour l'oubli, de brefs regards.
Aussi reconnaissable que le babil violet
De l'aube, le printemps illumine d'effluves
Les branches en lambeaux.
Que ne sait-on quérir
Sous les neiges ardentes, les signes qu'il adresse, respirer
Le parfum de
Son passage, au faîte de la nuit bercée de roses?



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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