Poèmes

Livadi

par Jean Orizet

La montée du jour fait lentement sortir du bleu les îles

voisines — dorsales toutes distinctes sur la surface

encore imprécise de l'Egée —

Air vif, mais pour une heure seulement.

Offrande des figues et de l'eau fraîches.

Au créneau du monastère
Saint-Jean le
Théologue un pope se penche : vision du large intact pour nourrir son rite quotidien.

Descendre le chemin muletier — larges dalles sous les eucalyptus — menant au port, sauter sur un autre rivage, jusqu'à ce refuge où l'ombre accueille les bergers.

Lisse, devant, une aire de battage domine la mer.
Son cadran, pour toute tige, dresse une fourche dans la paille.
On n'y ht que la faim des hommes, et leur effort à traverser le temps.
Ce temps qui, chaque soir, éclate au fond de l'eau, nucléaire arc-en-ciel décomposé par la patience.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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