Poèmes

Tour de Jéricho

par Jean Orizet

Neuf mille années avant notre ère, la tour de Jéricho dominait cet horizon de palmes et de sable.

Autour, une ville puissante existait — la première, dit-on, que bâtirent les hommes.

Grain à grain, le vent des siècles en fit le siège, mais, plutôt que de la jeter bas, il choisit de la noyer sous lui, de l'étouffer intacte.

Chaque millénaire voyait le sol, telle une très patiente marée, gagner lentement ses créneaux.

A la fin, tout fut recouvert : le désert engloutit la ville, sans toutefois la digérer.

La patience fouisseuse des bergers, puis des archéologues, a fait resurgir, en creux, son squelette.

Aujourd'hui la tour est un puits.

Sur ses parois se lit, à ciel ouvert, le palimpseste des civilisations, comme sur ces troncs fossiles, que la pression fit pierres précieuses, se ht l'âge incertain du
temps.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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