Poèmes

Lido

par Jean Orizet

Au
Lido, l'horloge du
Grand
Hôtel des
Bains, arrêtée au-dessus des volets clos, marque deux heures dix-sept d'un temps privé de références.

Devant, sur la plage, parmi cabines et paillotes, circule un peuple de fantômes.
Se côtoient, pêle-mêle, croisés en partance pour le
Saint-Sépulcre, pirates à la veille d'expéditions aux îles grecques,
Wagner,
Proust,
Rilke et quelques autres personnages de moindre importance.

Ces retrouvailles ont un bon goût de mer, de ciel doucement gris, de marée à l'amplitude légère, et le héros de
Thomas
Mann, qui marche lentement vers le cauchemardesque
Excelsior, ignore que chacun de ses pas ensable inexorablement la bouche de sa mort.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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