Ce soir, il y a tant d'amour inemployé !
La ville a mal au ventre, et les hommes déçus ne savent pas s'il faut entrer au cinéma comme on entre en pleurant dans un sexe.
Et les femmes
se demandent pourquoi sans cesse elles se fendent sous un corps inconnu qui sent le marécage.
Toutes les fêtes sont mouillées, toutes les rues deviennent molles de lésine.
Les passants
décapitent leur ombre : est-ce pour rester seuls avec l'angoisse qui ressemble à quelque abeille entrée dans la narine et sortie par la bouche ?
La ville se retourne en crachant ses vertèbres sur la colline creuse et les étoiles vides.
Ce soir, il y a tant de mort inemployée !
Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012