«
Vivons ensemble » ; je dis ça, mais mon souci est de réduire un peu mes frais : les restaurants, les week-ends, les cadeaux, les fleurs occasionnelles. « Épouse-moi
» ; je te dis ça pour interrompre
un monologue où je finis par m'adresser à mon rasoir comme à mon frère le plus sûr. «
Tu es moi-même » ; je dis ça par politesse et par désœuvrement : j'ai tant de fois maudit
l'identité ! «
Inspire-moi » ; je te dis ça,
mais je n'écris plus rien, en dehors des poèmes
où comme un pissenlit bêle ma solitude.
«
Je t'aime » ; je dis ça, mais c'est aimer ta croupe, tes genoux écartés, ton aisselle gloutonne, en attendant d'autres morceaux chez d'autres femmes.
Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012