Poèmes

Les nombres

par Argenty Jean

Marche jusqu'à l'ombre projetée de sang sur la grève
Il n'y avait pas moins d'absence et pas moins de silence
Tu distingueras des ombres encore plus noires
Des nombres voûtés comme en Éternité
Des nombres sans mains

J'irais bien si seulement voulait s'ébrouer mon encolure
Dispersant dans le cosmos les radiations des songes
J'irais bien mais
Cosmétisant le futur qui jamais ne recule
Je m'habillais de la peur futile du comptable

Des nombres voûtés de lodens tristes et lourds
Des nains aux genoux tout amollis
Tu iras voir comment cela explose et se convulse
Toute âpreté, toute miséricorde, toute suie
Tu iras voir, tu iras

Tu comprendras alors à l'intérieur de ton bassin
La charogne vivace de l'insignifiance
Et sa chiure cosmique qui se tord et soupire
Tu comprendras
La défection de la vie dans le nombre

Prévenues de leur perdition elles sont
Les âmes étendues en horizon désincarné
Elles sont de leur image décomposée dans la science
Elles sont de leur corps dépecé par les banques
Elles sont de leur avidité

Moi, prophétisant d'irrémédiables courbes
Je pose mon doigt à cet endroit du sol autour de quoi ça tourne
J'assiste le dernier courage depuis les confins universel
À réviser les planètes et le sens même du temps
Pour l'amour que j'ai de vous

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