Le soleil mord la denrée rare de l'esprit
Celle que soulevaient jadis les furieuses aventures
Là où poussaient salves et mousquets à rubis incarnés
Se dessèchent des Républiques rongées aux blêmes
Bien que la chanteuse blanche soit montée sur les astres
Qui tutoie le grillon gigantesque des dunes
Du fond de sa gorge pourpre découverte
Il se peut que nous n'ayons consommés aussi le futur
Elle pense à s'en aller avec son deux par deux noir profond
Elle, avec cette décence sublime, elle pense à s'émouvoir
De si peut, comme Thoreau en sa forêt d'un peu de feu
D'un peu d'eau pure au milieu des ascensions de bulles
La jolie chanteuse à la voie d'Ange pense à s'en aller
Elle n'a pas de pouvoir si l'on songe à voir dans ses yeux
Elle n'a pas de pouvoir dans ses songes graciles
Où vacillent en y dansant tous les monstres de la création
Elle n'a pas de pouvoir sinon que de légères morts
Qui vit comme une goutte, comme une perle de son amour
À chaque seconde une puissance est excisée de son corps
Dans le socle dur de la raison qui la redoute, elle s'offre
Il se pourrait que montent des stratagèmes
À l'assaut de son extrême grandeur
Poussant devant leur hure des jurons et des miasmes
Car ils voudront la flétrir de leurs brous de bêtes
Mais elle n'a pas de pouvoir que l'on peut voler
Pas de feu, ni de gemmes, ni d'autres diamants que ces yeux
La sublime chanteuse en forme de vent
Il se pourrait qu'ils ne lui volent que de l'inutile, du futile
Elle déchire un peu ce qui tendrait à l'étroitesse
Comme elle défait l'hymen toujours possible de la prudence
Chuchote, petite danseuse qui chante en souriant au ciel
Chuinte et suinte ta douce musique aux oreilles du misérable
J'aime que ton verbe s'envole comme une chevelure
Dans les fonds glacés des siècles imbéciles
Ondulant comme des algues parmi les boues
J'aime comme tu meurs en fin de chaque chanson
Comme une pluie qui cesse tranquillement
Merci, petite chanteuse, de savoir nous quitter gentiment