Poèmes

La fin des abeilles

par Argenty Jean

Dire à propos de cette montagne sa grande sagesse
Son regard bleu qu’elle semblait être de tout son être
Son calme quelle disputait à l’Olympe même
Aux Dieux qui sont comme des enfants mal élevés
Sa gentillesse et sa douceur pour tout ce qui de son flanc naquit

Il naquit de son flanc tout ce que fût l’histoire d’avant le temps
Des baleines au dos rond fendant le doute
Montant des profondeurs abyssales peuplées de titanesques méduses
D’amples volatiles d’envergure puissante traçant dans les nues des dessins de vapeur
Des Trônes flottant à mi-chemin de la Lune
Elle aussi éclairée de rose

Il remonterait depuis ce temps une langueur monotone
Le long des parois abruptes des grands corps malades
Flancs moites et ruisselants d’humeurs adolescentes
Murmures et plaintes des captifs nerveux
Suivant un cycle qui bât comme un cœur dans les ruelles en détresse
Tournent comme une musique au cœur de femme
Les ritournelles du désir d’aimer

Anime les mouvements secrets de la montagne
Le torrent des appels profonds d’invincibles vigueurs
Ailleurs, après qu’ils eurent bu toute l’eau précieuse venue d’elle
Des êtres rampants à la peau sèche et blême
Se prosternèrent aux pieds de la montagne
Pour la prier de leur donner encore de son miel
Mais les abeilles jonchaient le sol qu’ils écrasaient sous leurs sandales
Mais les ailes immobiles des abeilles déjà tombaient en poussières
Dessous les pierres de noires engeances d’insectes se prostituaient

Il se fît comme un grand silence d’abeilles

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