Il s’en faut que le fol'amor en soit à jamais perdu
Puisqu’il est de la Terre même des humains le sel en quoi elle se fond
De ce qu’il pousse à travers la pierre serrée
Qu’il surgit d’au travers la glaise épaisse des combes noires
Le mouvement naturel des sphères le ramènera depuis les tréfonds
Plus puissant et plus violent que jamais ne le fût sa mère
Tout ici, dans cette surface complexe, n’est que retour
Que pli contre plis, surplis et structures chaotiques
Que sculptures baroques d’enchevêtrements de fossiles
Contre les calculateurs et les fourbes dominateurs
Ce qui s’en va s’en vient
Ce qui s’endort se réveille
Ce qui ploie ne se brise pas
Le Réel est imprescriptible à la nature des choses en soi
L’aube n’attend point de décret pour advenir non plus que la nuit
Non plus que l’enfant
Non plus qu’aucun printemps n’attend notre heure
Ni notre heure d’être écrite dans cet agenda de notable
L’enfant n’attend pas de loi d’aucune Table pour réclamer son dû
Il braille, il éructe et s’agite écrasant de son désir toute absence
Fracassant de son vide de ventre l’errance des mamelles
Débordant de sa pulsion toutes les murailles de Chine
Que veux-tu faire de cela, toi, sorte de clerc à la nuque rasée ?
La prétention de l’asticot qui voudrait être seul au monde
Regardant en face le Soleil qui lui brûle la membrane qui lui sert de peau
Alors que la nature de l’asticot est de grouiller en grands rassemblements
Auprès des carcasses fumantes des chevaux étripés
Puisque dans les pays de chevaux il n’y a pas de hyènes
La prétention de l’épi de blé épris du Soleil qu’il jalouse
Ridicule il se balance au centre de l’insignifiance
Les tournesols de Van Gogh sont moins seuls
Sa croyance en fera un épi inutile comme l’est l’asticot solitaire
Comme toute croyance est inutile à cause du Soleil