Poèmes

Certains hommes courbés

par Argenty Jean

Hommes plutôt petits et courbés s’en vinrent
dénudés du chef, contournés et luisants du nez
C’est-à-dire des hommes qui ne marchent pas tête nue
Ni manches retroussées comme de sains laboureurs
Sous le Soleil qu’ils craignent autant que la Lune
Ces hommes là vont souvent à deux face au jour
Qui retiennent leur chevelure la nuit à l’intérieur de bonnets de soie
C’est dire d’hommes aveugles qui croient en demains prédictibles…

Dire plus de cette catégorie maléfique d’âmes avant de reprendre la parole
Puisque le poème ne peut plus durer sans quelques décortications

Il nous faut faire grand cas de ces petitesses d’âmes, pardon
Puisqu’elles vinrent d’Autan et de quelles bordures insanes
Tuer avec prétention le présent dans leurs paroles de vermisseaux

Elles vinrent depuis la haine, le soupçon et l’envie
Nous les soupçonnons d’être encore pucelles et rancunières
Mais aussi bien furent-elles battues de pères et violées toutes ensemble
Alors que la boisson, l’épuisement et le désespoir…
Elles vinrent depuis la violence, la honte et la culpabilité
Seules choses apprises dans la prison des gouffres à phynances

Dire encore un petit peu plus sur cette phalange austère aux énergies suspectes
Elle forma dans son délire des images qui lui ressemblaient
À propos d’Anges qui furent sans sexe et sans pilosité
blancs comme des boucs encore trop jeunes pour la femelle
D’Anges déchus qui coupèrent en deux le temps
Devenus noirs et pleins de douleurs
Pour le coup devenus boucs véritablement, Lucifer à la puissance du soufre
En deux, comme si deux mains du même corps pouvaient se haïr

Dans ces temps-là furent initiés les contraires extrêmes aux venins mortifères

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