Poèmes

J'étais l'aimé

par Argenty Jean

J'étais l'aimé d'une époque lointaine
Sur mon corps brûlaient toutes sortes d'encens
J'étais fils de Neptune, mes cheveux étaient rouges
Mes dents et mes doigts étaient rouges aussi
Dans le fleuve ma peau s'étirait accrochant les berges
Et par endroit tournoyaient mes nébuleuses

J'étais le fils aîné d'une princesse des temps jadis
Ses cheveux en troupeaux remontaient vers le Nord
Ils cherchaient la parole qui naît et naît encore
Son front, table de la loi du non faire, du non agir
Gravé d'une langue sans mémoire s'étirait au méridien
Et par endroit tournoyaient ses galaxies spirales

Je suis né d'un amour entre deux falaises immenses
J'avais de l'or sous les pieds comme du sable
Le chant de la matrice a révélé les champs de la Terre
Les courants et toutes les forces de ce qui percute
J'étais l'oreille, j'étais le tambour, j'étais le bruit
Et par endroit tournoyaient des galaxies mourantes

Je fus aimé tant dans le mouvement que dans l'immobilité
Car au bord se trouvent aussi accroupi ceux qui mentent
Dans les cercles se trouve ceux qui changent d'état
Je déborderais sans que le temps n'emmêle ses cheveux
En fleurs je déborderais, en fleurs de feu et de sang
Et par endroit naîtront des galaxies chevelures d'or

J'étais l'aimé d'une époque lointaine
Sur mon corps brûlaient des mondes consumés
Et par endroit se convulsaient des cathédrales

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