Les immobiles se terrent, le dos
Contre la façade lépreuse des immeubles; l'aube
Ne descendra plus sur la ville hostile.
Un crépuscule
Ensanglante le crachat des yeux coagulés; le froid
Règne sur les pavés raboteux, fait battre les vantaux
De l'écurie déserte.
Le froid, la boue, l'eau plus inerte
Que ces yeux morts.
Les mots retombent
Sur les visages détruits, l'œuvre insolite, les monstres
Qui trônent sur les cimaises.
L'ombre accroît sous le pont
Son haleine verdie.
Je s'éloigne de soi, plus rien
Ne se pourra connaître, la même bile
Se répand sur les goudrons de la mer obscure
Et même le poème ne sait plus concevoir.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012