Poèmes

Les Immobiles

par Philippe Delaveau

Les immobiles se terrent, le dos

Contre la façade lépreuse des immeubles; l'aube

Ne descendra plus sur la ville hostile.
Un crépuscule

Ensanglante le crachat des yeux coagulés; le froid

Règne sur les pavés raboteux, fait battre les vantaux

De l'écurie déserte.
Le froid, la boue, l'eau plus inerte

Que ces yeux morts.
Les mots retombent

Sur les visages détruits, l'œuvre insolite, les monstres

Qui trônent sur les cimaises.

L'ombre accroît sous le pont

Son haleine verdie.
Je s'éloigne de soi, plus rien

Ne se pourra connaître, la même bile

Se répand sur les goudrons de la mer obscure

Et même le poème ne sait plus concevoir.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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