J'ai voyagé,
Madame, et c'est de ventre en ventre, et c'est de peau en peau, sans jamais m'arrêter que le temps d'un défi.
J'ai parcouru,
Madame, combien de lieux déserts, combien de sables mous !
et c'est de plèvre en plèvre, et c'est de gorge en
gorge, pour n'avoir pas à m'attendrir.
J'ai bourlingué,
Madame, au large d'un genou, au bord d'un œil, comme devant un port, et je n'ai fait escale
que pour mieux m'egarer, que pour mieux me haïr.
J'ai fait le tour,
Madame, et ce n'est pas d'un monde, et ce n'est pas d'un continent, mais d'une chair
plus périssable que l'orange ou que l'écume.
J'ai navigué,
Madame, au milieu des vertèbres qui m'ont caché l'amour, qui m'ont soustrait la foi.
Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012