Un fanfaron, amateur de la chasse,
Venant de perdre un chien de bonne race.
Qu'il soupçonnoit dans le corps d'un
Lion,
Vit un berger : «
Enseigne-moi, de grâce,
De mon voleur, lui dit-il, la maison,
Que de ce pas je me fasse raison. »
Le
Berger dit : «
C'est vers cette montagne.
En lui payant de tribut un mouton
Par chaque mois, j'erre dans la campagne
Comme il me plaît, et je suis en repos. »
Dans le moment qu'ils tenoient ces propos.
Le
Lion sort, et vient d'un pas agile.
Le fanfaron aussitôt d'esquiver :
«
O
Jupiter, montre-moi quelque asile,
S'écria-t-il, qui me puisse sauver! »
La vraie épreuve de courage
N'est que dans le danger que l'on touche du doigt :
Tel le cherchoit, dit-il, qui, changeant de langage.
S'enfuit aussitôt qu'il le voit.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012