Aucun notaire
Ne rédigea jamais le moindre acte
Concernant ce legs
Dont nous sommes tous
Les heureux bénéficiaires
Il s'agit du plus précieux de tous les legs
Celui de notre langue maternelle
Que nous font nos parents
Durant les années suivants notre naissance
Ce n'est pas un legs
Que nous reçûmes tel jour de tel an
Mais un legs que nous recevons
Au fil du temps
Un legs qui se bonifie avec les ans
C'est un legs qui se transmet
De génération en génération
Dont bénéficient les riches
Comme les pauvres
Un legs dont peu d'entre nous
Mesurent l'importance
Que peu d'entre nous savent estimer
À sa juste valeur
Un legs que d'aucuns choisissent de mettre au service
Du mal
Ne trahissant pas tous ce faisant
La volonté de leurs légateurs
Un legs dont abusent
Ceux qui ne savent pas tenir leur langue
Ou se mêlent de ce qui ne les regarde pas
Un legs dont nous oublions souvent
À nos dépens
La nature polysémique
Un legs qui avec son frère
Le silence
Peut dissiper nos angoisses
Un legs dont notre âme se régale
Quand elle entend les mots propres
À la religion
Un legs qui peut nous remettre sur le droit
Chemin
Voire nous sauver la vie
Si nous décidons d'en faire enfin
Bon usage
Un legs que les poètes
Ces légataires sagaces et reconnaissants
Sauront préserver et enrichir
Devenant ainsi les meilleurs légateurs