Poèmes

La Patience

par Jacques Dupin

L'ornière allait s'efîaçant et le chemin montait : tout ce dont je me souviens de l'enfance. Je vivais sans être né. Le sang clair qui s'égoutte à
présent sur le tambour n'était pas encore a l'ouvrage. Mais le chemin montait. Des brumes de chaleur comblèrent l'abîme adolescent. J'appris que le simulacre du crime est
deux fois meurtrier. Au tremblement de la rose et du fer, à I étincelle de la forge, tandis que ma fureur et mon dénuement luttaient et s'anéantissaient devant la force de
l'unique amour, je naissais... Le rocher, où finit la route et où commence le voyage, devint ce dieu abrupt et fendu auquel se mesure le souffle. C'est le même torrent qui
commande, mais il est écouté cette fois par un peuple d'abeilles noires.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

Lettre d'Informations

Abonnez-vous à notre lettre d'information mensuelle pour être tenu au courant de l'actualité de Poemes.co chaque début de mois.

Nous Suivre sur

Retour au Top