Tourne ta meule, rémouleur !
Voilà qu'elle grandit
le sabre que tu polis, rémouleur, devient un nuage ou la faulx
la faulx ! la faulx gigantesque de la mort.
La meule devient la
Terre !
La
Terre gigantesque de la vie
la vie gigantesque sous le ciel.
Tourne ta meule, rémouleur !
les étincelles sortent dans une direction ou l'autre !
les étincelles de la vie, les étincelles de la mort.
Je vis les étincelles, c'était des corps humains,
des fragments de la vie, des fragments de la mort :
des crânes, des membres mêlés à des arbres
mêlés à des collines, mêlés à des pierres
à des monuments, à des fragments des monuments
de la vie, des monuments de la mort.
Et parmi les étincelles je vis
le
Corps
Sublime du
Seigneur
Dieu
Christ,
tout arraché, saignant, blême, percé, écorché.
Mais dans le tourbillon qui sortait de la meule
le
Corps
Sublime du
Seigneur
Dieu
Christ
tout arraché, le
Corps
résista au courant et je vis
tout le courant des étincelles
ramené à ce
Corps
Sublime du
Seigneur
et une grande lumière entoura
la meule, la faulx, la faulx gigantesque de la
Mort.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012