Par quels froids
Océans, depuis combien d'hivers, —
Qui le saura jamais,
Conque frêle et nacrée ! —
La houle, les courants et les raz de marée
T'ont-ils roulée au creux de leurs abîmes verts ?
Aujourd'hui, sous le ciel, loin des reflux amers,
Tu t'es fait un doux
Ut de l'arène dorée.
Mais ton espoir est vain.
Longue et désespérée,
En toi gémit toujours la grande voix des mers.
Mon âme est devenue une prison sonore :
Et comme en tes replis pleure et soupire encore
La plainte et le refrain de l'ancienne clameur ;
Ainsi, du plus profond de ce cœur trop plein d'Elle,
Sourde, lente, insensible et pourtant éternelle,
Gronde en moi l'orageuse et lointaine rumeur.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012