C'est une bête dégueulasse et solitaire
Une idée noire comme on dit chez la misère
Un insecte impoli qui fait dans vos affaires
Le conducteur du
Paris-Nice a des visions
Le westhingous lui joue la valse hésitation
Sa femme a fait des trous dans sa réputation
La diseuse du coin en pince pour
Prévert
Quatre mois sans boulot ça fait presque l'hiver
Les ceufs durs sur le zinc c'est peu mais c'est pas cher
Je ne veux pas nourrir toutes ces mitrailleuses
Dit-elle en se touchant la boutique pondeuse
Et madame
Anna fait sa grossesse nerveuse
Le riz indochinois ça se mange couché
Les avoir à zéro ça n'est pas un cliché
Un oiseau dans le ciel ça peut pas se toucher
Le piano du second n'aime plus la musique
Le professeur a une élève bucolique
Sa femme a dans la tête un piano mécanique
Le député mange la poule avec ses doigts
Et jaune comme un coin devant le duc pantois
Il meurt d'avoir failli boire le rince-doigts
Monsieur
Lévy a fait des erreurs à la
Bourse
Et ne voit plus briller que l'argent de
Grande
Ourse
Depuis que maintenant le soir il fait ses courses
L'évêché a reçu des lettres anonymes
S'asseoir au
Flore pour fumer n'est pas un crime
Monsieur l'abbé se meurt d'une envie légitime
Bienheureux le médiocre et bienheureux le fou
Qui sentant le cafard lui serrer les écrous
Ne se demande rien et va pisser un coup
Poème publié et mis à jour le: 15 novembre 2012