Poèmes

Incantations des Métamorphoses

par Jean Claude Renard

Les coqs ont quitté mon enfance, mis hors de moi leurs corps de feuilles, ils sont sortis des vieux sommeils, ont pris le vent, suivi les pluies pour descendre au long de ma mort avec les
voiliers de mémoire.

Un haut amour m'a foudroyé montant de nuit, si chargé d'herbes que mes mains se changent en larmes, mêlées d'animaux mes mains noires deviennent des oiseaux de lunes, sont
des prairies de tournesols.

Dans ma douleur, entre mes bras s'ouvrent tant d'êtres souterrains, tant d'arbres lourds d'air et de glace, autour de moi tant de rivières que les soleils n'y versent plus leurs
déluges d'insectes blancs.

Les grands rameurs, les musicaux m'ont couvert de métamorphoses, de soirs secrets, d'yeux, de planètes, m'ont tout trempé, — mais sous la mer j'entends encor brûler
l'odeur des chanteurs roux et déchirants.

Devront-ils donc sans cesse en moi comme le mal de mon amour, mes violents me revenir, s'en aller mes tristes, mes troubles jusqu'à ce que ma chair soit pure sur toute plante et toute
terre,

— et que j'aie le nom de mon âme ?



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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