Chaque fois, pour chaque vraie parole, un corps, près des puits anciens... «Car en quoi diffèrent
Oui et non »
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Sauf par la trace neuve de ce feu et sur les pierres, sans que l'on devine qui verse l'acide, ce silence sacre.
Derrière lui. comme une fête fraîche, pourrait être mûr du raisin.
«La voie de la racine profonde»
Entaille-t-elle ailleurs le plomb
qui sépare la braise et la mer?
Un lièvre court sur l'étang gelé — cherchant où boire.
Peut-être des gouttes d'alcool rouge dessilleront-elles les paupières.
Mais même si rien dans la neige n'est lisible que l'accident d'être,
Creuser (comme sous le roc quels renards ce labyrinthe peint de petites plumes tièdes)
Invente un sens.
.le m'approche de la souche plus simple qu'une table de sacrifice où la mousse a des nids de cuivre et de diamants.
Il faut commencer par la mort.
Sous les aiguilles de pin que le vent accumule encore dans les failles
Le vide est une première vitre.
Je traverserai la caverne que les coqs de nuit tachent de sang.
Cette pure épine de quartz qui ne cesse pas de créer
Ouvrira-t-ellc aux noces la prairie?
Y pénétrer annulerait les mots dont le savoir s'éteint.
L'inachcvable enseignant à vivre.
Aucune drogue n'égale l'éveil qui fraye autour des os nus l'éclaircie.
Au bas du ravin, [ «La grande image n'a pas de forme».
Elle brûle avec les cristaux sur les branches brisées par l'orage.
Toute chose a un autre nom.
Toute langue est une autre langue.
Dans le sable (comme avant l'écriture rusée le signe initiant de l'être) la rivière vient sans qu'on l'invoque.
Nous serions semblables — si nous le voulions.
Seul, en hiver, le futur n'est pas fabuleux.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012