Rompu, je suis, glacé, creusé, et tout en feu
par sang ou par merveille, forcé d'aller dormant devant l'étrange dieu
que ne connaît ma veille!
Brûlé, je suis, nocturne, ayant qu'un dur amour
hors des corps coulumiers, ô seul, ô déchiré quand je marche de jour,
l'arbre en moi des sourciers!
Capteur, je suis, et proie, tout vidé de la chair
qui ne crée qu'une race, ne sachant si je vois au revers de la
Mer
la fausse ou la vraie
Face !
Scellé, je suis, terrible, et pourtant tout percé
de m'avancer vers
Qui, quand je laisse après moi la froide sûreté
pour trembler dans l'Esprit !
O lequel en mystère a la mémoire ouverte
si chacun est hanté, quelle oreille a l'Oracle. — et quel
Soleil m'alerte
d'un
Même à deux côtés?
Est-ce de cette foudre, est-ce des souterrains
que me vient le secret, est-ce d'ici, coupant la très ancienne main,
que futur je m'en vais?
Contraire à vous, cassé, contraint de prendre terre
dans l'autre profondeur, dites-moi : suis-je vif, suis-je mort.
Tête arrière,
quand je regarde
Ailleurs !
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012