Exhumer les secrets des anges c'est tromper
Dieu.
Les anges ne reviendront plus et tu jauniras de rage en ta chambre.
Ils s'écarteront de toi et tu seras déséquilibré : tu seras considéré par eux comme sans pudeur.
Deuil pour celui qui est nu parce qu'il a déchiré le voile du surnaturel !
Deuil pour celui qui est livré aux mots des lectures ! tu oublieras le langage de l'inspiration et tu vivras à tâtons sans rien toucher de réel sinon le réel
commun.
Pauvre foule qui m'ignore
Et qui mange du poisson
Sans se douter des raisons
Pour lesquelles je l'adore.
Seigneur je n'ai plus de personne et j'oublie jusqu'à mon nom.
Vous vous contractez en un, si je me contracte je ne suis plus rien, pas même une syllabe.
Alléluia !
Ils sont assis dans un fauteuil de bois
Comme s'il contenait leur « avoir » et « leur
doit »
Ils ne s'en lèveront jamais
Parce que le trésor s'envolerait
Ils ne regardent que du coin de l'œil
Car l'œil est avare comme le fauteuil
Et leur bouche est close leur bouche bavarde
Et leur bouche est close comme sont les hardes
Les parties de leur corps entrent l'une dans l'autre
Et non celles de leur costume
Qui paraît celui d'un autre
Surtout le chapeau haut-de-forme
Qui est trop petit ou énorme
Ils ne parlent que pour un oracle
Ne regardent que comme au spectacle
Se moquent de tout, ne connaissent rien
Qu'il fasse vraiment trop chaud l'an prochain
Alors ils prendront peut-être un bain
Le plus jeune a fixé l'eau de la
mare
Parce que je lui ai dit qu'il était comme
de l'argent
C'est
C'est qu'ils croient faire enrager les gens
Des cars et des gares
Et les parisiens des autos
Qu'ils vont à bicyclette avec leurs sabots.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012