à
Félix
Ascot
Je parle de vieillesse à la femme que j'aime ;
on me répond : «
C'est dans
Ronsard, tout ça. »
Je
parle d'un deuil profond et d'une enfant qui s'est noyée ; on me répond : «
Tout ça, c'est dans
Victor
Hugo. »
Je parle d'un cœur lourd comme un lac en colère ; on me répond : «
Tout ça, tu vois, c'est
Lamartine. »
Je parle de musique et d'un parc dans la brume ; on me répond : «
Tout ça,
Verlaine y est passé. »
Je parle de partir, là-bas vers l'équateur ;
on me répond : «
Tout ça, c'est dans
Rimbaud. »
Je
parle de mon orgueil et de ma solitude amère ;
on me répond : «
C'est dans
Vigny, t'as pas de
chance. »
Je ne parlerai plus, de peur de les gêner, ces salauds qui sans moi ont écrit mes poèmes.
Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012