Que reste-t-il ?
Un plat de veau affectueux, un vagin mécontent, le phallus qui se couche au lieu de se dresser, l'amour en poires cuites et l'arbre de la vie contre lequel un chien
fait ses besoins.
Que reste-t-il ?
Un cinéma parfois muet, parfois hurlant, avec des rôles qui ne sont pas distribués : on est soi-même ou l'autre, ou l'inconnu, puisque l'inceste veille
avec son gros chandail de tendresse inutile.
Que reste-t-il ?
Un livre où tous les mots sont morts
comme sur une plage un banc de cétacés,
et dans le crâne une musique, avec sa rouille qui ronge peu à peu la mémoire, le front, la narine, l'œil droit, pour y laisser des clous.
Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012