Lové sur l'atlas onirique
un serpent s'arme — décrit rouge l'anneau de
Môbius.
Lui seul, tel un cou de fée,
tisse la tapisserie des sens d'aucun sens.
Hors lecture, hors piège
(Sauf des sensations vertes : ce brusque réseau d'énergies) un poulpe entre les algues honore les lignes de la paume. Ô prairies cerclées et sécantes
vous enchâssez des œufs de fables, des vents bleus, une soie secrète où ne guette nulle araignée
(sinon de verre par jeux d'angles, entrecroisements, entrelacs issus de quoi, allant vers qui) et, vus de haut,
des poissons aux têtes transparentes prises dans l'agate de la nuit!
Avec ellipses et spirales le feu s'enfle,
enfante des courbes infinies dont la mer grave les galets.
Les puzzles des champs de cristaux (filets inconnus d'inconnu) sont des yeux à feuilles et fleurs.
Plus au centre,
les veines des genèses charrient des laves fraîches qui pénètrent jusqu'aux nervures les îles et soudain les tachent d'or comme la carte même de
l'intimité.
Restent des sortes de raquettes sans balles traçant dans l'espace, à coups de mystère, des géomé-trics magiques.
L'origine entoure d'abîme chaque atome.
On dirait du raisin dont uniquement luisent les reflets.
Regarde mieux.
Vide-toi des gravitations noires et blanches.
Mais n'espère pas que l'énigme te cède.
Trouver la clé est impossible.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012