Poèmes

Dires

par Jean Claude Renard

Le désert du désert est, comme le silence du silence, habité.

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Même l'inséparable sépare.

L'être se tient-il entre oui et non — ou au-delà?

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Qui garde la parole non dite ?

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Chaque mot écrit un autre mot.

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Où l'obscurité coïncide-t-elle avec la clarté ?

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Savoir se faire face sans miroir.

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Aucun écart n'est inoccupé.

Non peut-être encore la présence — mais du moins déjà, l'absence d'absence.

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II y a toujours quelqu'un dedans et dehors, devant et derrière, en haut et en bas — qui est le même et l'autre.

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Les contraires s'uniiient-ils — comme les extrêmes ?

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Seule l'énigme est inéluctable.

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Les pluies neuves sont intérieures.

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L'existence commence là où elle cesse d'exister.

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Dieu ne s'ouvre qu'au-delà de
Dieu.., -

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Donner congé pour accueillir.

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Rien n'est condamné à se perdre ni à se sauver.

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La non-écriture anime l'écriture.

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La mort est-elle jamais complète ?

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Tout signe signale un autre signe : fût-ce de presque rien, du bruit de personne.

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Le feu, le froid : un unique sang !

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Atteindre le vide du vide.

L'intraduisible offre sens au traduisible.

Notre parole dépend de notre silence.

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La sainte ténèbre est une lampe.

Tout vrai livre tend vers l'outre-livre.

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La langue prend dans la nuit racine.

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Quelles femmes habitent le blé?

Très pure soit la célébradon du bois.

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L'oreille attire l'œil qui change — et l'œil l'oreille changée.

Tout est demeures du secret.

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Même l'ineffable, même l'absolu désignent ce qui est plus qu'eux.

L'autre est-il l'infini de l'un?

Toutes les îles sont secrètes



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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