Il est au faîte du pays
Sur le roc, dans la solitude
Heureuse et vaste de midi,
Il est le veilleur qui dénude
Ces villages et leurs prairies.
Il respire par cette peau
De forêts, de blés, de rivières,
Toute jalonnée de tombeaux
Toute irriguée par la prière
De l'homme, du vent, de l'oiseau.
Ses mains sur le ciel familier
Ont tracé de lentes caresses
Et ses jambes sont les piliers
Du monde qui doucement cesse À l'horizon de peupliers.
Il écoute sous le silence
S'amonceler de durs aveux
De peines, d'amour, de naissance,
Il devine il attend le feu
Qui sous les champs et les corps danse.
Il sait peupler de sa vision,
De sa mémoire et de son rêve,
Cette terre, cette passion
Dorées d'une éternité brève
Comme d'une chaude moisson.
Pour un dieu trop léger peut-être
Il presse de son simple poids
De vivant sur cette bruyère,
Pour un dieu dont se perd la voix
Il veille un royaume éphémère.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012