Un feu dans le jardin fermé, lentement rêve.
L'arbre avare contemple son trésor inutile.
Automne campe à la fenêtre.
Ses brouillards
Ont revêtu les toits de ce silence triste
Qui fait jaillir la lampe à la proue des rideaux.
Mais où en est la nuit? dit le veilleur,
Et le rideau retombe sur la vitre éclairée.
La richesse, à quoi bon? songe tout bas la branche,
Et l'or s'écroule doucement sur les pelouses.
Là-bas, ce banc sur lequel vous aimiez vous asseoir
Est demeuré désert; et l'ombre descendue
Refoule jusqu'aux rues bruyantes les souvenirs
Qui dorent leur image sur nos branches.
Quelle est cette richesse?
Alors, le patriarche
A mis sur son épaule pour partir une besace :
Il faut gagner la nuit généreuse qui passe
Au-dessus des fumées et des visibles ciels,
Et reconnaître enfin parmi les plus lointaines
Des étoiles, celle où le souvenir
S'affine à la clarté de la lampe espérance,
Que le vent porte à l'aube et les chants à nos lèvres.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012