(...)
.....................Est-ce quand tout s'éteint
.....................sous la douleur des pierres
Qu'une parole ouverte à travers le destin .....................réveille les rivières ?
.....................Le dieu vient de la nuit
Et sa merveille forme une jeune verdure
Dans l'angoisse où commence et se perd l'infini.
La foudre n'élit pas......................................
.....................Mais là, sur les rocs blancs,
Payant quelle souillure innocente ou coupable
.....................par songes de serpents,
.....................l'Ombre glace les eaux,
Envenime les nids qui renferment la fable
Et semble préparer d'autres meurtres d'oiseaux.
Un pur délire rôde,....................................
.....................s'approche de la mort
.....................avec des arbres rouges
.....................terribles de beauté.
L'exil lie à l'abîme et l'abîme transmue
Le sang du sacrilège....................................
A quels pas deviner sous ce qui les déguise
Si je vais au néant ou si je vais à l'être ?
La mer abolit tout : sauf le règne, l'énigme
Des grands sables futurs..............................
Mon corps invente-t-il ou trouve-t-il en lui
L'absolu qui l'obsède ?................................,
Quelqu'un, dans la ténèbre, a d'étranges lueurs
Mais des lueurs d'hiver................................
Et chaque femme est nue.............................
L'or consume ses fêtes.................................
Et l'odeur des prairies se retire des granges.
Dois-je continuer d'espérer une absence
Plus froide que le vide..................................
Et dont pourtant le gel me fascine et me brûle
Comme une braise obscure...........................,
Qui peut seule apaiser l'effroi de ne pas être ?
Le silence m'enseigne à ne plus m'avancer
Que par incertitude et multiples détours
Vers le fuyant enjeu dont je me croyais maître.
Mais tant de fois, déjà, j'ai profané les sources
Qu'avant de retourner dans la maison déserte
Saurais-je extraire encor de ce que j'ai reçu
Le don de me donner et comprendre, rompu,
Qu'aucun matin sacré ne périt de sa perte ?
Un aigle, dans l'espace où le vent prophétise,
.....................désigne l'autre puits.
La nuit seule médite infiniment la nuit.
Autant que je désire......................................
Je crains de voir en moi sourdre l'éternité.
.....................Le doute est liberté.
Mais il n'étouffe pas l'antique prescience
Que gardent mes pays d'un pays inconnu
Dont ce qui fonde l'herbe et fait la transparence
Est d'être inconnaissable................................
Le corps, dans le tombeau, change-t-il d'histoire
.....................ou, dissous par l'argile,
Dissout-il avec soi le soleil illusoire .....................qui luisait sur les îles ?
Un vertige saisit le vertige lui-même.
Peut-être prenons-nous notre amère impuissance
.....................à sortir du dilemme
Pour un dieu n'existant que privé d'existence...
On dirait cependant que derrière le deuil
Une lampe, parfois, s'allume et nous conduit
.....................au bord d'un autre seuil.
.....................Mais la terre où mûrit
.....................sans sombres sacrifices
La fraîcheur bienfaisante et sainte des forêts
N'a pas encore en nous détruit les maléfices
Dont l'enfance à venir écarte ses secrets.
.....................ô proie ivre du piège
.....................qui la condamne à vivre
Toujours plus assoiffée ! 0 preuve dans la neige
Du mystère présent par sa profonde fuite !
.....................Même les dieux de givre
N'empêchent pas la chair attachée à leurs rites
Mais par eux divisée,......................................
.....................d'unir en s'incantant
.....................sa mort et sa naissance
Pour tenter à la fois de dépasser le temps .....................et d'en goûter l'essence.
Je ne marche vers moi qu'en marchant vers le feu.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012