Poèmes

Une nuit

par Argenty Jean

Une nuit flottait
Aux alentours du mois de Mai
Sifflotant des serins
J'allais, enchanteur comme Merlin
Foudroyer quelques arbres en forme de crayon

Avançant à peine aux heures d'ombre
Par le sol fut aspirée mon ombre
Un chuchotis déglacé vint à mon oreille
Que j'avais, pure merveille
Taillée de précises lames de roseaux

Tu n'es pas seul de ton espèce
Ô, que la brûlure du regret dépèce
Ainsi disait ce souffle ténu en sa langue
Et de l'espoir gonfla de dessous la fange
Que j'irriguais du sang chaud d'une palombe

Marchant sur les ailes de ce dit
Je m'enfonçais dans le crépitement de la nuit
Arrachant des écorces et plumant des futées

Emporté par la blancheur du givre
J'écrivais de mon corps les lettres de mon livre
Quand des griffes soudain déchirèrent ma joue

Et quoi, de ce signal
A tous égard digne fanal
Ne dois-je tenir que pour anecdote
La douleur dont ce coup-là me dote
Je roulais dans l'écume, radieux de neuves cicatrices

Une nuit des étoiles flottaient
Au bord d'une prairie, l'été
Les grillons coupaient la terre et l'air
Pareils à des danseurs d'éclats de verre
Pour qu'enfin l'aube point, je traçais l'horizon

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