Poèmes

Sonnet Iii

par Jean de Sponde

Qui seroit dans les deux, et baisserait sa veuë
Sur le large pourpris de ce sec élément,
D ne croirait le
Tout rien qu'un poinct seulement,
Un poinct encor caché du voile d'une nuë :

Mais s'il contemple après ceste courtine bluë,
Ce cercle de cristal, ce doré firmament,
U juge que son tour est grand infiniment,
Et que cette grandeur nous est toute incognùe.

Ainsi de ce grand ciel, où l'amour m'a guidé,

De ce grand ciel d'Amour où mon œil est bandé,
Si je relasche un peu la point aiguë au reste,

Au reste des amours, je vois sous une nuit
Le monde d'Epicure en atomes réduit,
Leur amour tout de terre, et le mien tout céleste.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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