Si c'est dessus les eaux que la terre est pressée,
Comment se soustient-elle encor si fermement ?
Et si c'est sur les vents qu'elle a son fondement,
Qui la peut conserver sans estre renversée ?
Ces justes contrepoids qui nous l'ont balancée,
Se panchent-ils jamais d'un divers branslement ?
Et qui nous fait solide ainsi cet
Elément,
Qui trouve autour de luy l'inconstance ammassée ?
Il est ainsi : ce corps se va tout souslevant
Sans jamais s'esbranler parmi l'onde et le vent,
Miracle nompareil ! si mon amour extrême,
Voyans ces maux coulans, soufflans de tous costez,
Ne trouvoit tous les jours par exemple de mesme
Sa constance au milieu de ces legeretez.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012