Vous avez dédaigné le lac et la forêt ?
Allez.
Entretenez vos savantes névroses !
Vos livres, sous la lampe, et leurs plus doctes gloses
Vous cacheront toujours l'essentiel secret.
Dans mon jardin étroit, j'écrirai ce sonnet
Qui raille vos travaux stériles et moroses :
Les poèmes subtils et les naïves roses
Sont le calme mystère où mon esprit se plaît :
Et, sachant la suave et déchirante joie
Du soir brodé d'argent, du jour tissé de soie,
Je veux, plus fortuné que vous et plus vainqueur,
Mourir, fougueux encor de force adolescente,
D'avoir imprudemment fait éclater mon cœur
Sous la sandale d'or de l'heure éblouissante.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012