Poèmes

Regilla

par José-Maria de Heredia

Passant, ce marbre couvre
Annia
Regilla
Du sang de
Ganymède et d'Aphrodite née.
Le noble
Hérode aima cette fille d'Enée.
Heureuse, jeune et belle, elle est morte.
Plains-la

Car l'Ombre dont le corps délicieux gît là,
Chez le prince infernal de l'Ile
Fortunée,
Compte les jours, les mois et la si longue année
Depuis que loin des siens la
Parque l'exila.

Hanté du souvenir de sa forme charmante,
L'Epoux désespéré se lamente et tourmente
La pourpre sans sommeil du lit d'ivoire et d'or.

Il tarde.
Il ne vient pas.
Et l'âme de l'Amante,
Anxieuse, espérant qu'il vienne, vole encor
Autour du sceptre noir que lève
Rhadamanthe.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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