Elle a connu un seul amour.
Plus rien n'existe.
Il l'embrassait ; elle était au volant.
Un arbre s'est levé dans la brume ; il n'a pas eu le temps de prononcer un mot.
Si elle se survit,
c'est pour mieux se punir.
On ne remplace pas l'éternité.
Le soleil meurt avant l'aurore, et la raison pourrit comme une vieille poire sous la commode.
Elle descend dans les ruelles,
depuis dix ans, tous les matins, pour s'agripper aux promeneurs, n'importe qui, et s'agenouille devant chaque vieillard, jusqu'à ce que le sperme
inonde sa paupière et sa bouche et sa gorge et son épaule froide.
Heureuse et révulsée, elle ressent alors comme une délivrance.
Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012